Maison Close

Mon travail de diplôme de costumière. Création de costumes à partir de la pièce de théâtre “Maison close” d'A. Chamak, O. Huleux, J. Estardy.
Cette pièce de théâtre raconte la vie quotidienne dans un bordel vers 1900. Parler de la condition humaine me semblait plus intéressant que de faire une reconstitution nostalgique de cette époque.
Dans ce microcosme, tous les personnages sont prisonniers, fous, hantés par leur passé. Toute l’action se passe dans un espace clos. Une fois à l’intérieur, on décide de tout pour vous : quand il faut manger, dormir, travailler.

J’ai décidé d’en faire une réflexion sur l’aliénation et tenter de dresser un portrait psychologique et relationnel des personnages à travers leurs costumes. Utiliser l’esthétique de l’hôpital psychiatrique m’a paru être le moyen le plus simple pour transcrire visuellement cette idée. Évidemment, on comprend bien dès les premières secondes de la pièce, que l’action se déroule dans un bordel et non pas dans un asile. Mon but n’est pas de changer l’histoire, mais d’y apporter un éclairage différent.
J’ai voulu garder des éléments de l’esprit de l’époque, mais sans être historique, et j’ai mis l’accent sur différents éléments qui me semblaient porteurs de sens :

- Le corset pour les femmes, à mi-chemin entre le carcan et la camisole de force. Pour les hommes, j’ai travaillé le gilet à la manière d’un corset. Ils sont l’expression de la personnalité de chacun. En les enlevant, les remettant, les échangeant, ils soulignent l’action et l’état d’esprit des personnages. En bref, un traitement symbolique du costume.

- Les couleurs sont dans une gamme terne, allant du blanc cassé au noir en passant par des nuances de brun, de beige et de gris.

- Des doublures façon test de Rorschach.

- Les matières sont simples, souvent unies. J’ai essentiellement utilisé des vieux draps de lit, de la toile à patron, des chutes de tissus et de cuirs glanés ici et là.

- Un gros travail de patine afin de donner vie aux costumes.

Photos ©[s.n.]